Action de la prolactine chez l'Anguille

Summary

The histological changes described in the thyroid gland of ovinprolactin treated eels indicate a strong stimulation (Figs. 1 and 2) which seems correlated with a hypersecretion of thyrotrophic hormone as the adenohypophyseal cells elaborating this stimulin are highly activated.

In prolactin injected eels, the utilization of radioiodine ¹³¹I demonstrates that the thyroidal iodine uptake increases (Fig. 7) and histoautoradiography shows a significant increase in the synthesis of iodinated organic compounds (Figs. 3 to 6). The thyroid/serum ratio has much higher values than in control animals, in correlation with a decrease in serum radioactivity (Fig. 8); the iodine excretion in water is reduced.

These various data establish that ovin prolactin has no antithyroid effect in the eel, although the hypothesis of a goitrogenic action has been formulated for some amphibians by Etkin and Gona. On the other hand, these results are similar to those of Mazzi and his school, obtained in another amphibian, which show that prolactin stimulates the thyroidal functional activity. This action seems mediated by the pituitary gland and appears to be somewhat analogous with that of a thyrotropic releasing factor; however, the initial step of this process remains to be investigated.

Résumé

Les modifications histologiques de la thyroïde de l'Anguille traitée avec la prolactine ovine indiquent une forte activation qui paraît liée à une hypersécrétion d'hormone thyréotrope, les cellules adénohypophysaires élaborant cette stimuline étant très actives.

L'emploi de l'iode radioactif ¹³¹I permet de préciser que la prolactine provoque une augmentation de la fixation thyroïdienne de l'isotope, et l'histoautoradiographie met en évidence un accroissement marqué de la synthèse des composés organiques iodés. On observe également une chute plus rapide de la radioactivité sérique, le rapport thyroïde/sérum étant beaucoup plus élevé chez les animaux traités que chez les témoins, par contre l'excrétion de l'iode dans le milieu externe est ralentie.

Ces diverses données permettent donc d'établir que la prolactine ovine n'agit pas chez l'Anguille comme une substance antithyroïdienne et ne confirment pas l'hypothèse d'une action goitrogène formulée par Etkin et Gona chez divers Amphibiens. Au contraire, ces résultats sont similaires à ceux de Mazzi et ses collaborateurs sur un autre Amphibien, montrant que la prolactine stimule l'activité fonctionnelle de la thyroïde; cette action s'exerce par l'intermédiaire de l'hypophyse et paraît offrir une analogie avec celle d'un TRF, toutefois le mécanisme initial de ce processus reste à élucider.