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Natorp : la critique de l’idée phénoménologique d’un accès non-conceptuel au donné de la perception dans les premières versions de la psychologie critique (1888–1904)

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Le donné en question dans la phénoménologie et le néokantisme

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 224))

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Résumé

Natorp ne se contente pas de critiquer le concept positiviste de donné, mais il émet également des objections puissantes contre l’idée d’un accès immédiat au donné dans la description telle qu’elle est défendue dans la psychologie empirique des Brentaniens et dans toute théorie phénoménologique de la perception. Au mythe d’un donné logiquement nu qui pourrait servir de point de départ pour une théorie de la perception, Natorp oppose l’hypothèse d’une ὕλη pensée comme origine subjective accessible seulement au terme d’une reconstruction génétique. Dans ce chapitre, nous proposons une reconstruction de cette première définition de l’être-donné à partir des deux premiers écrits psychologiques de Natorp, l’Introduction à la Psychologie de 1888 et la Psychologie générale sous la forme de principes directeurs pour l’enseignement universitaire de 1904.

On aurait peine à admettre que ce qui est le plus originaire, le plus immédiat dans la conscience, le proteron pros emas, devrait être antérieur d’un point de vue temporel ; en tout cas, il n’y va pas de la priorité temporelle, mais du rapport conditionnant à toutes les objectivations, en tant que fondement (subjectif) ou présupposition, ou, pour parler comme Aristote, en tant que ὕλη, que dynamei on. Il n’est pas nécessaire d’établir l’originaire de la conscience comme un niveau temporellement antérieur qui serait donné pour soi, comme germe ou site, pour ainsi dire comme stade préhistorique de la conscience. De même, il n’est pas nécessaire à l’inverse d’établir l’acte d’objectivation comme progrès dans le temps. (Natorp 1888, p. 102) (« Kaum würden wir zugestehen können, […] dass das im Bewusstsein Ursprünglichere, Unmittelbarere, das proteron pro emas, durchaus ‚der Zeit nach’ das Frühere sein müsse; jedenfalls nicht auf die zeitliche Priorität, sondern auf das bedingende Verhältnis zu allen Objectivirungen, als (subjektive) Grundlage oder Voraussetzung, aristotelisch gesprochen als ὕλη, als dynamei on, kommt es an. Das Ursprüngliche des Bewußtseins braucht nicht auch als eine für sich gegebene, zeitlich frühere Stufe, als Keim oder Anlage, gleichsam als prähistorisches Stadium des Bewußtseins nachgewiesen zu werden, so wenig umgekehrt die constitutive ‚That’ der Objectivirung als Fortschritt in der Zeit nachgewiesen werden muß. »)

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Notes

  1. 1.

    Natorp, 1888.

  2. 2.

    Natorp, 1912b.

  3. 3.

    Natorp, 1904.

  4. 4.

    L’Introduction à la psychologie est intéressante sous plusieurs angles de vue, non seulement comme laboratoire de la psychologie de Natorp, mais aussi parce qu’elle anticipe de façon remarquable des questionnements qui seront ceux de la phénoménologie de Husserl. Dans une note du § 41 des Prolégomènes, Husserl reconnaît en effet que « deux écrits plus anciens de Natorp, son article cité plus haut des Philos. Monatshefte, XXIII [il s’agit de « Sur la fondation objective et la fondation subjective de la connaissance »] et son Introduction à la psychologie, n’ont pas été sans exercer sur moi une action stimulante – bien qu’ils m’aient aussi fortement poussé à les contredire sur d’autres points. » Husserl, 1975, p. 160, trad. fr. p. 169). Les premiers écrits de Natorp seront surtout décisifs pour « le tournant dit transcendantal » de la phénoménologie husserlienne. Nous y reviendrons dans le cinquième chapitre et dans la conclusion.

  5. 5.

    Cf. Natorp 1891, p. 131 : « La sensation en tant que singulier ultime n’est pas donnée (au sens du positivisme) ; elle est bien plutôt une sorte d’hypothèse fondée sur l’exigence conceptuelle du singulier ultime défini comme ce qui doit être déterminé en dernier lieu, mais qui en soi est extra-conceptuel, c’est-à-dire sensible. »

  6. 6.

    Natorp 1888 , p. 42.

  7. 7.

    « Vor aller Beziehung auf eine zu Grunde liegende ‘wahre’ Ordnung der Dinge unter Gesetzen, sind doch die Phänomene und ihre anscheinend regellose Unordnung, in der sie ‘zusammengerathen’ sind, auch etwas. Die Erscheinungen sind da, sie sind etwas, jedenfalls darin, dass sie erscheinen ; sogar ist dies ihre erste, ihre unmittelbare Existenzform. Mag die Erscheinung ferner auch ein ‘Object’ bedeuten oder darauf hinweisen ; vom Standpunkte der Erscheinung selbst ist dies ein ihr Ausserwesentliches, erst Hinzukommendes, Secundäres ; ihre unmittelbare, ursprüngliche Daseinsweise, als Erscheinung, weiss nichts von dieser Bedeutung fürs Object. »

  8. 8.

    Dans cet article, Natorp se réclame d’une forme minimale d’empirisme, dont il revendique haut et fort le statut scientifique (wissenschaftlichen Empirismus) par contraste avec l’empirisme positiviste qu’il qualifie de non-scientifique (unwissenschaftlichen Empirismus). Cf. Natorp, ibid., p. 132.

  9. 9.

    « Allgemein also bildet die Verbindung der Inhalte im thatsächlichen Bewusstsein […] das Object der psychologischen Untersuchung. »

  10. 10.

    Cf. Ibid., p. 26.

  11. 11.

    Cf. idem.

  12. 12.

    Cf. Brentano, 1874.

  13. 13.

    Dans la Psychologie générale, plus précisément au § 8 du chapitre 5 intitulé « Le subjectif n’est pas un domaine de phénomènes, mais ce qui apparaît en général et comme tel », Natorp reprend cette critique du dualisme phénoménal initiée dans les premiers écrits psychologiques. Il écrit ceci, visant tacitement Husserl : « La séparation du ‘contenu’ et de l”objet’ n’est que l’ultime tentative pour sauver le dualisme et, comme on l’a montré à plusieurs reprises, une tentative malheureuse […]. » Natorp 1912b, p. 153, trad. fr., p. 180.

  14. 14.

    Cf. Husserl 1984, p. 411, trad. fr. p. 201sq. Dans la Psychologie générale de 1912, Natorp ira même jusqu’à soutenir que cette distinction entre contenu et objet est la seule différence fondamentale entre la phénoménologie de Husserl et sa psychologie critique. Il écrit ceci : « La seule différence d’opinion sérieuse et objective entre nous concerne la même question, que nous avons traitée en rapport avec Lipps : celle du rapport entre le contenu descriptif et l’objet intentionnel de la connaissance ; une différence, qui signifie en vérité rien de moins pour Husserl que le fondement de la théorie scientifique de la connaissance et de la psychologie en général. » Natorp 1912b, p. 339. Sur ce point, cf. aussi le chapitre 5 de ce travail.

  15. 15.

    Cf. Natorp 1888 , p. 74: « Kant spricht ihn (den Monismus der Erfahrung) aus in den Sätzen der Kritik (S. 123 Kehrb.) ».

  16. 16.

    « Es giebt gar nicht zwei gesonderte Gebiete zu erklärender Erscheinungen, sondern alle Erscheinung ist als solche von einerlei Art, so wie andrerseits die Gegenständlichkeit, auf die sie durch die objektivierende Erkenntnis bezogen wird, ihrem ganzen Begriff nach nur eine ist. Nur so ist der Gegensatz und das Gegenverhältnis des Physischen und Psychischen klar zu repräsentieren. Es giebt keine Erscheinung, die nicht Erscheinung im Bewußtsein, und keine, die nicht Erscheinung des Gegenstands […] »

  17. 17.

    Cf. Natorp 1888, p. 44.

  18. 18.

    Cf. Mach, 1886, p.14. Pour une étude comparative entre la critique natorpienne et la critique machienne du dualisme phénoménal brentanien, qu’il nous soit permis de renvoyer à notre contribution : Palette 2004, pp.40–43.

  19. 19.

    « Es ist nur ein Gegebenes, welches auf zweierlei Art betrachtet wird, einerseits als bloss erscheinend, d.h. im Bewußtsein gegeben, andrerseits in Bezug auf den darin erscheinenden Gegenstand. Damit ist die Forderung des ‚Monismus’: alles Erfahrbare in einer Einheit des gesetzlichen Zusammenhanges zu begreifen, auf ihren wahren Sinn gebracht. »

  20. 20.

    Ibid., p. 47.

  21. 21.

    « Der vermeinte Dualismus des Geschehens löst sich auf in einen allerdings unaufheblichen Dualismus der Erkenntnisbedingungen, nämlich in das Wechselverhältniss von Erscheinung und objectiver Wahrheit, oder von Phänomen und Gesetz. »

  22. 22.

    Par exemple, cf. ibid., p. 88.

  23. 23.

    Ibid., p. 74. : « Dieser von Platon erkannte, von Kant tiefer entwickelte und in haltbarer Gestalt ausgeglichene Dualismus der Erkenntnisbedingungen ist nicht wegzubringen, er hindert aber nicht, daß die objektive Erkenntnis selbst – ‚Erfahrung’ im kantischen Sinne – eine ist. »

  24. 24.

    Cf. ibid., p. 101.

  25. 25.

    Selon Dilthey, la psychologie fait partie des sciences de l’esprit (Geisteswissenschaften), et en tant que telle, elle doit assumer la méthode propre à celles-ci, à savoir le comprendre (das Verstehen). La compréhension est un mode non-causal et subjectif d’explicitation qui convient au mental, contrairement à l’expliquer causal (das Erklären) qui s’appliquent seulement aux sciences de la nature (Naturwissenschaften). Cf. Dilthey 1894.

  26. 26.

    Cf. notamment Natorp 1888 , § 13.

  27. 27.

    Cf. Natorp 1912b, principalement p. 184sq. et p.189sq.

  28. 28.

    Cf. Rickert 1915.

  29. 29.

    Cf. Rickert, 1909.

  30. 30.

    Rickert estime même que Kant, quelque soit par ailleurs son mérite d’avoir reconnu au concept un rôle majeur dans l’expérience, fait encore fond sur la présupposition ininterrogée d’un donné, présupposition qu’il partage avec les positivistes lato sensu, à savoir les positivistes et les phénoménologues. En effet, Kant présuppose que quelque chose, un contenu, est donné dans l’expérience sensible, sans qu’il nécessite, pour être donné, l’intervention de la pensée conceptuelle. Cf. Ibid, p. 179, trad. fr., p. 120.

  31. 31.

    Traduction modifiée.

  32. 32.

    « Das ‚Wahrgenommene’ ist […] immer schon das für wahr Genommene. Darin darf man nicht eine Wortspielerei erblicken. Es soll durch diese Formulierung nur hervorgehoben werden, daß die Wahrnehmung, sobald sie die Form einer Erkenntnis annimmt, bereits in der Sphäre des theoretisch Gültigen sich befindet. Jedenfalls verstehen wir, was es heisst, wenn wir sagen: auch die Gegebenheit steckt nicht in dem vorstellungsmässigen Inhalt des Urteils, sondern in seiner Form.»

  33. 33.

    Rickert, ibid., p. 384.

  34. 34.

    Cf. Rickert, ibid., p. 391.

  35. 35.

    Natorp 1888, p. 90 : « Es wurde bereits bemerkt, dass es gar nicht möglich sei, Thatsachen sicher zu konstatieren ohne Rücksicht auf den ursachlichen Zusammenhang; und wenigsten will man dich Thatsachen beschreiben, nicht blosse Einbildungen. »

  36. 36.

    «Allgemein übrigens, in irgendeinem Grade, ist auch jede Beschreibung. […] Eben damit, dass sie es [das einzelne Erlebnis] beschreibt, subsumiert sie es unter Allgemeinbegriffe, generalisiert es also, sie mag wollen oder nicht. Sie macht das Einzelne zum Fall des Allgemeinen, und damit selbst zum Allgemeinen, denn der Fall ist Species, das heisst, auch ein Allgemeines, nur einem anderen untergeordnet. »

  37. 37.

    Notons que ce problème posé par l’impossibilité de décrire le donné sans l’objectiver aura une grande postérité dans la philosophie outre-atlantique durant le XXe siècle : en effet, le problème de la description du donné anticipe ce qui sera appelé dans la littérature des années 1930 le problème de l’ineffabilité du donné. Selon l’argument de l’ineffabilité du donné, il est impossible de parler du donné sans utiliser des termes dont la signification n’est pas donnée, mais bel et bien construite par la pensée. Chez Clarence Irving Lewis, on trouve une expression de cet argument de l’ineffabilité : « […] we cannot describe any particular given as such, because in describing it, in whatever fashion, we qualify it by bringing it under some category or other, select from it, emphasize aspects of it, and relate it in particular and avoidable ways. » Lewis 1956, p. 52.

  38. 38.

    Dans sa fameuse recension du premier tome des Idées en 1913, Natorp adresse également une objection puissante à la prétendue donation absolue du vécu noético-noématique dans la réflexion phénoménologique (Cf. Natorp 1917/18. La réflexion est une médiation, dans la mesure où en elle s’opère « un arrêt du flux du vécu, donc un anéantissement de la conscience, laquelle au contraire, dans son immédiateté et dans sa concrétude, est vie qui s’écoule éternellement et n’est jamais arrêt! […] Ce n’est précisément pas l’organisme vivant de la psyché, mais les différents membres morts qui en ont été arrachés, qu’on subsume sous les concepts complètement morts, figés, immobiles ». Natorp, ibid., p. 190sq, trad. fr. p. 220. La réflexion phénoménologique est accusée de transformer le vécu en cadavre en présupposant qu’il est donné absolument comme point archimédique de la description phénoménologique.

  39. 39.

    Dans le § 19 du cours du Kriegsnotsemester 1919, lorsqu’il aborde la question difficile de la méthode d’accès au vécu phénoménologique (Erlebnis) du monde ambiant, Heidegger reprend à son compte les objections que Natorp lui-même a adressées à Husserl dans sa célèbre recension du premier tome des Idées. Cf. Heidegger 1999, p. 102., note de bas de page 9. Natorp, écrit le jeune Heidegger, est le seul à avoir levé des « objections dignes de considération scientifique (wissenschatlich beachtenswerte Einwände) » contre la phénoménologie descriptive de Husserl. Ainsi, dans les Problèmes fondamentaux de 1920, il écrit que « la sphère des problèmes phénoménologiques n’est pas simplement prédonnée immédiatement (nicht unmittelbar schlicht vorgegeben) ; elle doit être médiatisée » (Heidegger 1993, p. 27). C’est à l’idée d’un être-donné absolu et apodictique de l’essence du vécu noético-noématique dans la réflexion phénoménologique, telle qu’elle est présentée dans le premier tome des Idées, que Heidegger s’en prend ici. Au sujet de la critique de l’anti-cartésianisme de Heidegger, qui se manifeste notamment dans sa virulente critique de l’idée d’une donation absolue du vécu telle qu’elle est présentée dans la voie cartésienne à la réduction transcendantale, cf. Palette 2010a.

  40. 40.

    À deux exceptions près : cf. Crowell, 200 et Dewalque, 2007).

  41. 41.

    Natorp 1888 , p. 90. « Die Beschreibung soll doch […] bloss als Vorbereitung zur ursachlichen Erklärung dienen. »

  42. 42.

    Cf. Gallagher & Zahavi 2012, pp. 33sq.

  43. 43.

    À propos de la critique de la psychologie expérimentale, cf. par exemple Natorp 1904, p. 6sq.

  44. 44.

    Cf. Natorp 1888, p. 93. « Das Unmittelbare des Bewusstseins lässt sich nicht auch unmittelbar fassen und beobachten »

  45. 45.

    « Während also die objective Wissenschaft constructiv ist, d.h. aus dem Gegebenen die Einheiten der Auffassung (die Begriffe) schafft, dem in sich Bestimmungslosen die Festigkeit der Bestimmung, und damit der Erscheinung den Gegenstand gibt, ist die Aufgabe der Psychologie eine reconstructive; die restituirt aus den objectiven Einheiten der Wissenschaft das psychisch Ursprüngliche als das Phänomen letzter Instanz, und leitet so die gegenständliche Vorstellung auf ihre subjektiven Quellen im Bewußtsein zurück. »

  46. 46.

    « Rekonstruction des Unmittelbaren im Bewußtsein aus dem, was daraus gestaltet wurde: aus den Objectivirungen, wie sie die Wissenschaft, und vor aller Wissenschaft, ohne jede bewußt darauf gerichtete Absicht, die alltägliche Betrachtung der ‚Dinge’ vollzieht; welche Reconstruction nur so möglich ist, daß wir die Objectivirung in Gedanken wieder ungeschehen machen, das durch Abstraction Isolirte in seine ursprünglichen Verbindungen wieder versetzen, das Vergegenständlichte auf die Stufe bloß subjektiven Gegebenseins zurückdeuten. »

  47. 47.

    Cf. Natorp, ibid., p. 93.

  48. 48.

    En ce sens on pourrait dire, pour anticiper un motif cher à la phénoménologie husserlienne, que la méthode de la psychologie de Natorp est contre-intuitive, voire ‘anti-naturelle’ tout comme la réduction qui ouvre l’attitude phénoménologique. Cf. Ibid., p. 106. : « Das Erstere, das gänzliche Übersehen der Subjektivität, ist dem naiven Bewußtsein sehr geläufig, dem einigermaßen auf sich selbst reflectirenden dagegen unmöglich. Dass es überhaupt möglich ist, erklärten wir daraus, daß naturgemäß die Reflexion auf das Object die nächstliegende, die auf die ursprüngliche Subjektivität des Erscheinens die secundäre ist. »

  49. 49.

    Dans la Psychologie générale, Natorp remettra fondamentalement en question cette interprétation de la reconstruction comme déconstruction en affirmant que le travail de la psychologie est différent du travail de Pénélope qui défait la nuit ce qu’elle a fait le jour même. Ce changement sera thématisé dans le prochain chapitre. Cf. Natorp 1912b, p. 80sq, trad. fr, p. 106sq.

  50. 50.

    « Die Rekonstruktion des Unmittelbaren muß sich also stützen auf die vorausgegangene Konstruktion des Objekts; sie besteht im Grunde nur in der reinen Umkehrung des Weges der objektivierenden Erkenntnis, so daß diese beiden Aufgaben der Erkenntnis: Konstruktion des Objekts und Rekonstruktion des Subjektiven, sich genau korrespondiren müssen, aber der Richtung nach sich entgegengesetzt sind. »

  51. 51.

    Natorp 1888 , p. 105.

  52. 52.

    Cf. Natorp 1912b, p. 80sq, trad. fr., p. 98.

  53. 53.

    « Kaum würden wir zugestehen können, […] dass das im Bewusstsein Ursprünglichere, Unmittelbarere, das proteron pro emas, durchaus ‚der Zeit nach’ das Frühere sein müsse; jedenfalls nicht auf die zeitliche Priorität, sondern auf das bedingende Verhältnis zu allen Objectivirungen, als (subjektive) Grundlage oder Voraussetzung, aristotelisch gesprochen als ὕλη, als dynamei on, kommt es an. Das Ursprüngliche des Bewußtseins braucht nicht auch als eine für sich gegebene, zeitlich frühere Stufe, als Keim oder Anlage, gleichsam als prähistorisches Stadium des Bewußtseins nachgewiesen zu werden […]. »

  54. 54.

    Notons ici qu’il n’est pas impossible que la hylè de la phénoménologie transcendantale, dont la première occurrence remonte aux conférences sur le temps de 1905 soit un héritage venu directement de l’Introduction à la psychologie de Natorp, parue en 1888. Nous reviendrons sur ce point dans notre sixième chapitre.

  55. 55.

    Sur ce point, cf. 1.2.

  56. 56.

    Comme l’écrit Windelband, chef de file de l’école néokantienne de Bade, « comprendre Kant, c’est le dépasser ». Cf. Windelband 1956, p. iv.

  57. 57.

    Cf. Natorp 1912b, p. 213, trad. fr. p. 242, trad. modifiée : « Le donné en soi exempt de détermination, ce donné que nous appelions l’immédiat de la conscience, peut être mis en évidence dans la Psychologie, à titre de soubassement (Untergrund) de la conscience, et peut être appelé, à l’intérieur de la psychologie, conscience lui aussi. »

  58. 58.

    Dans le premier chapitre de ce travail, nous avons présenté Herbart comme l’inventeur du concept philosophique de donné, d’emblée associé à la notion de sensation. Cf. 1.3.

  59. 59.

    Natorp 1904, p. 33.

  60. 60.

    Cf. ibid., p. 51.

  61. 61.

    Natorp 1905, p. 55 : « Im unmittelbaren Erleben ist kein Inhalt von andern völlig isoliert; dem Bewußtsein als solchem ist die Komplexion wesentlich. »

  62. 62.

    Cf. Herbart 1850, Psychologie als Wissenschaft, I, SW V, § 15. Cf. également Herbart, Psychologie als Wissenschaft, II, SW VI, § 139. Cf. également Herbart 1904.

  63. 63.

    Cf. Natorp 1888, p. 27 : « Die ganze Arbeit der objectiven Wissenschaft besteht darin: die Phänomene aus der sozusagen zufälligen Verbindung, in der sie in der jedesmaligen Erscheinung, mithin im Bewußtsein, ‚zusammengerathen’ sind, in eine solche Verbindung (unter Gesetzen) bringen, in der sie notwendig ‚zusammengehören’ […] »

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